Après avoir reçu au Vatican des délégations des premières nations, des métis et des Inuit en avril dernier, et les avoir écouté longuement raconter leur blessures, le pape François entreprendra le 24 juillet prochain, un « pèlerinage pénitentiel » au Canada. Il sera à Québec du 27 au 29 juillet prochain.
Le pape François nous demande de prier pour lui, à l’occasion de ce voyage. Il souhaite que sa présence « « contribuera au voyage de guérison et de réconciliation déjà entrepris », mais qui est loin d’être achevée (https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2022-07/pape-francois-canada-voyage-autochtones-guerison-reconciliation.html). Le pape a souvent réitéré sa conviction que dans un tel processus, la prière et le jeûne sont nécessaires si l’on veut aller au-delà des fautes et des blessures du passé. Il inscrit donc son voyage dans la tradition médiéval du pèlerinage pénitentiel qui comporte non seulement des œuvres de pénitence inhérentes au pèlerinage (fatigues, inconfort dû au déplacement), mais également prière, jeûne et abstinence. Il se veut un temps de mortification plaçant le pénitent dans une posture d’humilité et de repentir pour ses fautes. Prions pour le pape François.
Prions également pour les catholiques du pays, les premières nations, les métis et les Inuit, afin que nous soyons disposés à entreprendre le long voyage de guérison déjà entrepris, mais encore inachevé. Plusieurs prêtres du Séminaire, associés ou résidents sont engagé dans la préparation de cette visite. Que l’on n’oublie pas la préparation spirituelle nécessaire.Nous avons hissé le drapeau du Vatican sur le Séminaire, symbole de notre préparation spirituelle à sa venue.
L'abbé Gilles Routhier, supérieur général du Séminaire de Québec
19 juillet 2022
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Texte complet de l'intervention du Supérieur général
Chers confrères,
À une semaine de l’arrivée du pape François à Québec, nous avons hissé le drapeau du Vatican sur le Séminaire. Ce geste a une portée symbolique.
Après avoir reçu au Vatican des délégations des premières nations, des métis et des Inuit en avril dernier, le pape François entreprendra le 24 juillet prochain, un « pèlerinage pénitentiel » au Canada. Il sera à Québec du 27 au 29 juillet prochain. Le pape François nous demande de prier pour lui, à l’occasion de ce voyage. Il souhaite que sa présence « « contribuera au voyage de guérison et de réconciliation déjà entrepris », mais qui est loin d’être achevée (https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2022-07/pape-francois-canada-voyage-autochtones-guerison-reconciliation.html).
Le pape a souvent réitéré sa conviction que dans un tel processus, la prière et le jeûne sont nécessaires si l’on veut aller au-delà des fautes et des blessures du passé. Il l’a fait notamment dans une lettre qu’il adressait aux catholiques le 20 août 2018, dont je cite quelques extraits :
Conjointement à ces efforts, il est nécessaire que chaque baptisé se sente engagé dans la transformation ecclésiale et sociale dont nous avons tant besoin. Une telle transformation nécessite la conversion personnelle et communautaire et nous pousse à regarder dans la même direction que celle indiquée par le Seigneur. […] Apprendre à regarder dans la même direction que le Seigneur, à être là où le Seigneur désire que nous soyons, à convertir notre cœur en sa présence. Pour cela, la prière et la pénitence nous aideront. J’invite tout le saint peuple fidèle de Dieu à l’exercice pénitentiel de la prière et du jeûne, conformément au commandement du Seigneur, pour réveiller notre conscience, notre solidarité et notre engagement en faveur d’une culture de la protection et du « jamais plus » à tout type et forme d’abus.
Tout ce qui se fait pour éradiquer la culture de l’abus dans nos communautés sans la participation active de tous les membres de l’Église ne réussira pas à créer les dynamiques nécessaires pour obtenir une saine et effective transformation. La dimension pénitentielle du jeûne et de la prière nous aidera en tant que peuple de Dieu à nous mettre face au Seigneur et face à nos frères blessés, comme des pécheurs implorant le pardon et la grâce de la honte et de la conversion, et ainsi à élaborer des actions qui produisent des dynamismes en syntonie avec l’Évangile.
En même temps, la pénitence et la prière nous aideront à sensibiliser nos yeux et notre cœur à la souffrance de l’autre et à vaincre l’appétit de domination et de possession, très souvent à l’origine de ces maux. Que le jeûne et la prière ouvrent nos oreilles à la douleur silencieuse des enfants, des jeunes et des personnes handicapées. Que le jeûne nous donne faim et soif de justice et nous pousse à marcher dans la vérité en soutenant toutes les médiations judiciaires qui sont nécessaires. Un jeûne qui nous secoue et nous fasse nous engager dans la vérité et dans la charité envers tous les hommes de bonne volonté et envers la société en général, afin de lutter contre tout type d’abus sexuel, d’abus de pouvoir et de conscience.
François inscrit donc son voyage dans la tradition médiéval du pèlerinage pénitentiel qui comporte non seulement des œuvres de pénitence inhérentes au pèlerinage (fatigues, inconfort dû au déplacement), mais également prière, jeûne et abstinence. Il se veut un temps de mortification plaçant le pénitent dans une posture d’humilité et de repentir pour ses fautes.
Prions pour le pape François. Prions également pour les catholiques du pays, les premières nations, les métis et les Inuit, afin que nous soyons disposés à entreprendre le long voyage de guérison déjà entrepris, mais encore inachevé. Plusieurs prêtres du Séminaire, associés ou résidents sont engagé dans la préparation de cette visite. Que l’on n’oublie pas la préparation spirituelle nécessaire. Je vous invite à prendre un moment pour vous préparer spirituellement à la visite du pape François. Sa lettre de 2018 pourra vous y aider. Je la joins au présent message.
Le drapeau du Vatican sera le symbole de notre préparation spirituelle à sa venue.
Gilles Routhier
Supérieur général